jeudi 9 juillet 2009

Prière de mourir

Alors l’Adversaire […] frappa Job d’un ulcère malin, depuis les pieds jusqu’au crâne. Job prit un tesson pour se gratter et s’assit au milieu des cendres. Sa femme lui dit : « Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis (בָרֵךְ) donc Dieu et meurs (וָמֻת) ! » (Jb 2.7-9)

Job 2.9 est un verset célèbre pour être l’un des rares Tiqquné sopherim, c’est-à-dire des corrections du texte hébreu par des scribes. L’idée de maudire Dieu ayant été jugée inacceptable, ces scribes ont donc remplacé le verbe maudire (קִלֵּל) par le verbe bénir (ברך), tout en annotant le texte pour conserver une trace de la manipulation du texte.

Le deuxième impératif du verset, meurs !, est également intéressant, car il est très rare de voir ce verbe décliné à l’impératif. L’invitation à mourir est pour le moins insolite, voire même choquante.

Tout récemment, je suis tombé sur un autre texte comportant cet impératif étrange. Et cette fois-ci, ce n’est pas une femme débordée par le chagrin qui l’utilise, mais Dieu lui-même :

Ce jour même, YHWH dit à Moïse : Monte dans cette montagne des Abarim, sur le mont Nebo en Moab, en face de Jéricho. Regarde Canaan, que je donne comme propriété aux Israélites. Meurs (וּמֻת) dans la montagne où tu vas monter et sois réuni aux tiens, comme Aaron, ton frère, est mort à Hor-la-Montagne et a été réuni aux siens, parce que vous avez commis un sacrilège envers moi au milieu des Israélites, aux eaux de Meriba de Qadesh, dans le désert de Tsîn, et que vous n'avez pas montré ma sainteté au milieu des Israélites. (Dt 32.51)

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