lundi 11 mai 2009

Chair de ma chair

Alors YHWH-Dieu (יְהוָה אֱלהִים) fit tomber une torpeur sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. YHWH-Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise à l’homme, et il l’amena vers l’homme. L’homme dit :
« Cette fois / c’est os de mes os / chair de ma chair.
Celle-ci, on l’appellera « femme » / car [c’est] de l’homme / [qu’]elle a été prise. »

(Gn 2.21-23)

Chair de ma chair … L’autre jour, en prenant l’avion, j’ai feuilleté un exemplaire de la FAZ, un journal allemand de renom. J’y suis tombé sur un poème de Heiner Müller, qui a repris ce thème d’une manière insoupçonnée, en évoquant la maladie qui a fini par le tuer. Je cite ce texte poignant dans l’original allemand et je tente une traduction pour ceux qui ne maîtriseraient pas la langue de Goethe.


Ich kaue die Krankenkost

Ich kaue die Krankenkost der Tod
Schmeckt durch
Nach der letzten
Endoskopie in den Augen der Ärzte
War mein Grab offen Beinahe rührte mich
Die Trauer der Experten und beinahe
War ich stolz auf meinen unbesiegten
Tumor
Einen Augenblick lang Fleisch
Von meinem Fleisch

Je mâche la nourriture des malades

Je mâche la nourriture des malades la mort
Se sent à travers
Après la dernière
Endoscopie aux yeux des médecins
Ma tombe était ouverte J’étais presque touché
Par la tristesse des experts et presque
J’étais fier de mon invaincue
Tumeur
Un instant durant chair
De ma chair.

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